Le serial liquidateur d’entreprises qui empochait les acomptes

Dans le paysage des affairistes sans scrupules, voici un dirigeant bien rodé aux liquidations judiciaires en chaîne. Cet escroc à la tête de plusieurs sociétés a fait de nombreuses victimes qui comptaient sur lui pour construire une maison ou une extension.

C’est notamment le cas de Fiona et de son compagnon. Couple prévoyant, ils avaient décidé d’agrandir la maison avant la naissance de leur deuxième enfant. Mais les choses ne sont pas déroulées comme prévu.

Tout commence par les devis réalisés auprès d’entreprises respectables qui s’avèrent trop élevés. Cette famille, installée au Girouard, en Vendée, cherche alors d’autres pistes pour mener à bien son projet. Exit l’extension en béton ou en bois, pourquoi ne pas se tourner vers des méthodes plus atypiques et moins coûteuses ? « Nous avons rencontré un entrepreneur spécialisé dans les constructions et les agrandissements en conteneur », déclare la jeune femme au site actu.fr.

Sur le papier, l’offre est alléchante. Solution solide, durable, rapide à installer et relativement économique, le conteneur présente de nombreux atouts. D’autant plus que la société a quelques années d’existence, qu’elle a déménagé de région parisienne dans les Pays-de-la-Loire et qu’elle prétend collaborer avec d’autres partenaires régionaux.

Du rêve au cauchemar

Pour achever de séduire notre famille vendéenne, l’entrepreneur les incite à signer la proposition commerciale lors de la Foire du port des Sables-d’Olonne, pour un montant total de 65 000 euros TTC. En effet, il promet de prendre en charge les finitions de peinture et de sols pour les devis paraphés à cette occasion.

Le couple n’est alors pas conscient que la signature d’un contrat lors d’une foire annule le droit de rétractation. Mais peu importe, à ce stade, ils n’envisagent pas de faire marche arrière. C’est alors qu’ils vont tomber de Charybde en Scylla.

Après un premier acompte de 1900 euros versé lors de la signature arrive un deuxième équivalent à 50 % du prix total du chantier, soit plus de 30 000 euros ! L’entrepreneur escroc justifie cette avance par l’urgence d’acheter les matériaux avant qu’ils ne deviennent trop chers.

Mais, comme souvent avec les arnaqueurs, une fois l’argent empoché, ils disparaissent. Fin 2023, alors que les travaux pour préparer l’arrivée du conteneur sont prévus, le gérant évoque des intempéries. Les semaines filent mais les pelleteuses ne se montrent jamais. Fiona a beau multiplier les appels, l’entrepreneur se dérobe systématiquement jusqu’à ne plus répondre du tout. Les premières révélations alarmantes commencent à apparaître.

L’entrepreneur et ses conteneurs ont pris le large

Le couple mène son enquête auprès des partenaires régionaux du constructeur et découvre que l’entreprise est en liquidation judiciaire. Fiona lance alors une bouteille à la mer en postant un message sur les réseaux sociaux pour savoir s’il existe d’autres personnes dans sa situation. La mère de famille se rend compte qu’elle est loin d’être la seule à avoir été dépouillée de la sorte. Six autres victimes, en Vendée comme en région parisienne, se manifestent. Certains préjudices atteignent presque un demi-million d’euros !

Les révélations ne s’arrêtent pas là : cet escroc récidiviste est déjà à l’origine de plusieurs liquidations judiciaires, dirigeant de nombreuses entreprises sans jamais souscrire à la garantie d’achèvement extrinsèques. Pour couronner le tout, plusieurs factures portent le même numéro, confirmant que le stratagème était bien huilé.

Les victimes se sont constituées en collectif afin de poursuivre l’affaire en justice.

Comment éviter de tomber dans le piège d’une entreprise malhonnête ?

S’il n’y a pas de recette miracle pour éviter ce type de mésaventure, quelques précautions peuvent tout de même s’avérer utiles :

  • avant de s’engager avec une société, mieux vaut jeter un œil à sa réputation en ligne. Les avis des clients sont parfois une véritable mine d’informations ;
  • un petit tour sur les sites officiels qui diffusent les informations juridiques et financières des entreprises est également recommandé ;
  • comme le dit l’adage, « le client est roi ». Il ne faut donc pas hésiter à demander à la société ses différentes garanties ;
  • même si aucune règle stricte ne définit le montant des acomptes, l’usage veut que le montant du premier versement varie entre 10 et 30 % du coût total.

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